Départ pour l’Irelande

18 Juin

Pour une troisième fois, me voilà parti en Europe pour représenter le Regroupement du conte au Québec à la rencontre annuelle de la « Federation for European Storytelling ».

Dans moins de 24h, je déposerai mes pieds sur un sol imbibé de légendes et rencontrer des conteurs de partout en Europe.  Des pavées de Dublin à la tourbe des lande, nous aller échanger sur nos pratiques, penser le conte, parler de notre tout nouveau Référentiel de compétences du conteur et finir les soirées par du chant Trad sous les étoiles gaéliques.

Mon premier contact avec l’Europe s’est fait par le FEST.  Je lève donc une pinte à cet organisme fantastique et riche de rencontre humaine.

Je vous donnerai des nouvelles de l’aventure!

-Jérome

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4eme Grande Virée des Semeurs de contes!!!

1 Sep

Du 12 au 23 septembre prochain, j’aurai  l’honneur de repartir sur la route, pour une troisième fois, dans le cadre de la 4eme Grande Virée des Semeurs de contes.  C’est quoi la Virée?

La Grande Virée c’est 8 conteurs qui marchent le territoire et qui content en échange du gîte et du couvert (et d’un chapeau lors des soirées pour se payer le lunch du midi).  La virée c’est créer, rêver, rencontrer, chanter, dire, admirer et se laisser traverser par les paysages, les gens et les kilomètres de chemin.  Faire la Grande Virée, c’est agrandir son territoire intérieur et son répertoire d’histoires.

La Grande Virée c’est ça:

Le tout pour dire que j’ai pas mal hâte.

Vous pourrez nous suivre, à chaque jour, sur le blog des Semeurs. Les dates de spectacles sont dans la section « calendrier« !

 

 

 

La Fabrique culturelle

18 Mar

Cet été, une équipe de courageux cinéastes, engagé par la nouvelle plateforme web de Télé-Québec,  sont venu me voir dans mon coin de Baie Comeau pour faire un topo.  « Une courte entrevue et un conte en bonus  » qu’ils m’ont proposé.  Quelques 6 mois plus tard, voici le résultat et franchement, quel résultat!

 

Pour la petite histoire, la journée en tant que tel a été complètement géniale.  Nous avons tourné les pieds dans l’eau de la plage Champlain, dans le bruit de la ruelle de place Lasalles  et  devant le Monument à la mort de la démocratie de Baie Comeau, chaque fois en refaisant le conte du début à la fin.

Un énorme merci à Benoit Gignac, réalisateur, et Gabriel Rochette-Bériau, caméraman et monteur.  Vous avez fait un travail incroyable.

 

 

1er prix au Concours national de la plus grande menterie

20 Oct

Le 7 oct dernier, j’ai eu la chance d’être couronné le 13e maitre menteur au Festival de conte des Trois-Pistoles, Le rendez-vous des grandes gueules.

Si vous suivez mes nouvelles, vous devez déjà être familier avec le concept de concours de menterie, mais pour les non-initié voici une description en quelques mots.

Qu’est-ce que c’est un concours de menterie?

Un concours de menterie est un concours de conte.  Chaque participant prépare à l’avance une histoire créé de toute pièce, inspiré de faits réel ou faisant parti du répertoire traditionnel.  Les contes doivent être livrés à la première personne, donc avoir été « vécus » par le conteur et ne pas dépasser 7 minutes.  Un jury décide des gagnants.  C’est pas mal ça.

Selon Maurice Vaney, directeur artistique du Festival, cette édition ci du concours as été la meilleure de toute l’histoire du RVGG.  Et je suis d’accord, la compétition à été de haut calibre.  Tout les conteurs ont livrés d’excellents contes; des histoires touchantes et drôles, des contes inédits, adaptés, transformés ou totalement véridique, mais toujours dans un standard de qualité et une générosité envers le public.  Je tiens d’ailleurs à souligner la prestation de Dominique Lapointe, ami et Président du RCQ, qui lui a permis de rafler la seconde place.

Merci mille fois à l’organisation du Festival de Trois-Pistoles pour leur magnifique édition 2012 et leur implication envers le milieu.  On se reverra l’an prochain j’espère.

Prix à la Création en région du CALQ

19 Oct

Grand honneur, j’ai reçus le 25 septembre dernier le Prix à la création en région pour la Côte Nord en 2012.

Admettons que ça as été une cérémonie forte en émotions: Le temps venu de monter sur la scène, un chat est venu se coincé directement dans ma gorge, me rendant incapable de parler de façons audible pour ce qui as paru être les deux première minutes (Voyez vous, je suis allergique aux chats).  Ne pas pouvoir parler pour un conteur est quand même une expérience assez particulière, mais parfois quand les mots deviennent moins forts que les émotions, il faut laisser ces dernière s’exprimer (Avec leur lot de voix cassé de larmes. (Ça as été une bien belle cérémonie.)).

Pour être honnête, je ne pensais pas recevoir ce prix.  Oui, j’ai bien déposé moi même ma candidature, mais vu la jeunesse de ma carrière, je ne voyais là que l’opportunité de faire voir mon nom et de permettre à une autre personne de gagné le prix (un nombre minimal de candidature étant requis pour que celui-ci soit décerné.).  Mais il faut croire que je fais quelque chose de bien avec mes contes.  Donc merci aux membre du jury, qui que vous soyez.
Aussi, concrètement, cet honneur est venu avec un montant de  5000$.  Montant qui, je l’annonce tout de suite, sera investi dans la réalisation de mon second spectacle solo: Mort: Contes de souvenirs et d’oubli.  La première phase d’investissement, si on peux dire, sera un voyage de trois semaines à Berlin afin de réalisé la création et l’écriture de ces contes.  Je vous en donnerai des nouvelles.

Pour lire le communiqué du CALQ et voir toutes les belles choses qu’ils ont a dire sur moi, vous n’avez a suivre ce lien: LIEN VERS LES BELLES CHOSES DITES PAR LE CALQ À PROPOS DE MA CARRIÈRE

Peaux Rouges, Peaux Blanches

14 Juin

Je joue présentement dans « Peaux Rouges, Peaux Blanche », un show de théâtre. Mon premier rôle A dans une pièce professionnelle. Je dirai une chose en commençant, ça pas été de tout repos.

À la première lecture j’ai eu un doute. Parce que, dans le show, je joue tout les « méchants » : Un voleur raciste ainsi que quatre religieux qui imposent leurs croyances, créent les pensionnats et déracinent un peuple (en somme du monde qui font leur job de missionnaire). La première fois que j’ai dit le mot « Kawich » devant le reste de l’équipe Innu (que je ne connaissant pas encore à l’époque), je me suis sentit quand même assez mal. Quand on as été rendu à la scène de la création des pensionnats, je me suis senti comme de la « marde » et à la fin de la lecture quand tout le monde est partie, j’étais convaincu que les Innus allaient m’haïr pour le reste de la production. Ce qui n’a heureusement pas été le cas.

Parce que même si je ne suis absolument pas raciste, ça ne changeait pas le fait qu’avant ce show là, je n’avais eu que très peu de contact avec des Innus (contact qui avait été créés grâce au conte). On a beau habiter sur dans la même région, sur le même territoire, à 30 minutes les uns des autres, ça ne change pas le fait que, pour la grande majorité des gens, les contacts avec les Innus sont rare, voir inexistants. Il a donc fallu s’apprivoiser les uns les autres pour voir qu’au fond on étaient pas si différent et que l’on était là pour la même cause : Porter le show.

Mais en fait s’était plus que porter une show, c’était aussi porter ses responsabilité face à l’histoire de nos peuples. Il y a beaucoup de vérités dures à entendre dans ce show là. On rit parfois, c’est sure, mais parfois on rit jaune et parfois un rit plus. Ça prend une part d’acceptation pour aller sur scène la bouche pleine de mots dures et vrai à l’encontre de son peuple. Mais je l’ai fait et ça fait du bien.

An final, je pense que j’aurai extrêmement appris dans cette aventure là. Ça m’aura aidé à mieux comprendre les spécificités du travail du conteur et faisant le travail d’un comédien. Quand on se compare on se comprend et c’est ce que j’aurai vécus avec la pièce : Comparer amateur et professionnel, comédien et conteur, être seul sur scène et dépendre du travail de l’autre, comparer la culture du Rouge et la culture du Blanc. J’aurai pas mal appris.

Hibernation

19 Avr

L’hiver a été long sur la Côte Nord, pis pas juste long, haut aussi.  Tellement haut qu’il y a eu de la neige jusque par-dessus le toit de la maison chez nous.  Sans provision ni pelle pour me creuser un tunnel vers la liberté, j’ai dû me plonger dans une hibernation forcée (ce qui explique le manque d’update sur le site).  Cela dit, même si j’avais eu une pelle, j’avais pas de raquette (ce qui fait que j’aurai calé rendu dehors (pis creux à part de  ça parce qu’il y avait comme 30 pieds de neige)).

Mais n’ayez crainte, le beau temps est revenu et la neige a fait place à mon beau gazon jaune de l’année passée.  C’est donc avec une grosse trace d’oreiller dans le visage que tape ces lignes et que je vous dit que c’est la dernière fois que je laisse la pelle dehors en novembre (ça pis je vais m’acheter des raquettes).

…Pis les updates vont être plus fréquentes.

Nouvelle offre culturelle à Pointe-Lebel

20 Juin

Tous les samedis de cet été, il va y avoir des soirées de conte au Camping de la mer de la mer de Pointe Lebel.  Qu’est-ce que ça a de complètement génial?  Ça va enfin donner l’opportunité à la population Baie-Comoise de voir du conte sur une base régulière et venant de la bouche de plusieurs conteurs.  Quoi de mieux pour créer la dépendance?

Les soirées se dérouleront sous un tipi installé sur le terrain du camping, là des conteurs de partout au Québec viendront se succéder semaine après semaine pour faire rêver les oreilles des petits et des grands.

La première aura lieu le 25 juin, lendemain de la St-Jean, à 20h.  Pour l’occasion, Nathalie Auclair et moi-même allons présenter notre spectacle en duo préparé pour l’Innucadie.  Fait intéressant, le spectacle: Contes en mouvance, sera présenté sous un shaputuan, lors du festival.  Un shaputuan étant aussi un tente  amérindienne, on ne sera pas trop dépaysé sous le tipi.

Et comme cerise sur le sunday, l’entrée n’est que de 5$… bon en fait c’est une contribution volontaire, mais nous suggérons quand même le bas prix de 5$.

La programmation complète est disponible dans la section calendrier du site.

Bon été

Prix d’excellence du CRCCCN

8 Juin

En fin de semaine passée, samedi le 4 juin 2011 pour être plus précis, j’ai remporté le prix Relève artistique dans le cadre des Prix d’excellence Culture Côte-Nord du CRCCCN.  C’est malade.

Le prix, en plus de venir avec de la reconnaissance, était accompagné d’un chèque ET d’un trophée.  Mon premier trophée à vie.  Pis c’est pas le genre de trophée où l’organisme mets ton nom dessus, prend une photo avec toi qui le tiens puis te l’arrache des mains pour le retourner dans son armoire barrée où tu ne le reverras jamais.  Non Monsieur!  C’est le genre de trophée que tu gardes pour mettre sur le dessus de ton foyer.   Ça c’est vraiment hot.  Prochaine étape, avoir un foyer.

Félicitatione aux autres gagnants et nominés, notamment mon collègue du Groupe de la Dérive, Richard Ferron, qui a gagné le Prix à la création du CALQ.

Le monstre dans la tête

24 Mai

Voici l’intégral du texte qui a gagné la catégorie auteur professionnel du « Concours d’écriture de contes et légendes » de la « Fondation Chénier-Sauvé » de St-Eustaches en 2011.

Le monstre dans la tête

J’ai un monstre dans la tête.  Un monstre noir rayé blanc. Ils l’ont vu tantôt. 

Depuis une couple de semaines, j’avais mal dans la tête. J’avais pas mal avant.  Mal, comme si quelque chose poussait pis tirait pour se faire une place.  Comme si quelque chose était entré.

Il doit être entré durant mon sommeil.  Parce que je ne l’ai pas vu entrer.  J’étais endormi parce que sinon je l’aurais vu, c’est sûr.  Parce qu’il est visible si on a les outils pour le voir.  Mais moi,  je ne le vois pas.  Je fais juste le sentir.

Ils m’ont mis dans un tube pour voir si j’avais bel et bien mal.  Parce que j’aurais pu ne pas avoir réellement mal.  J’aurais pu avoir juste mal un peu pis avoir pensé avoir mal beaucoup.  Ou j’aurais pu m’être imaginé avoir mal.  Mais ils l’ont vu, donc j’ai le droit de me faire guérir.

Ils m’ont donné des médicaments pour essayer que le monstre aille moins bien.  Souvent on pense que les médicaments c’est pour qu’on aille mieux.  Mais en fait c’est pas pour ça.  Les médicaments c’est du poison pour les monstres.  C’est parce que eux autres vont moins bien qu’on se sent mieux.  C’est une conséquence.

J’ai encore mal à la tête.  Le monstre résiste.  Il prend de plus en plus de place.  Mais je comprends.  Je suppose qu’il veut vivre dans sa maison.  En paix.  Mais, sa maison, c’est ma tête.  Pis même si je comprends, je ne veux pas le garder. J’ai beau comprendre, mon opinion reste contraire à la sienne.

J’aimerais être guéri mais j’ai encore mal à la tête.  Ça fait comme un petit point de douleur sur le côté.  Gros comme une clémentine.  Je ne crois pas que le monstre soit une clémentine par exemple.  Les agrumes sont bons pour la santé.  Mon point lui fait juste faire mal.

Ils m’ont donné d’autres médicaments, mais cette fois là c’est pas pour que le monstre aille moins bien.  C’est pour que je ne le sente plus.  Comme quand on enlève le son sur la télévision.  L’émission est toujours là mais on ne l’entend plus.  C’est la même chose pour mon monstre.  Il ne va pas moins bien, il est toujours là, mais je ne l’entends plus.  Ça ne me guérit pas mais au moins c’est reposant.

Ils ont essayé un nouveau truc pour faire sortir le monstre, sauf que ça me rend malade.  Normalement le monstre aussi devrait aller mal.  Mais là je pense que je vais moins bien que lui.  Parce que je le sens toujours aussi fort, mais moi je suis plus faible.  Pis je dois combattre en étant faible.  Comme un boxeur dans un match avancé.  Combattre c’est un drôle de mot.  Parce que je n’ai pas d’épée ni rien.  Je ne donne pas de coup pis je ne prévois pas de stratégie.  Je suis les traitements pis c’est tout.  Les docteurs donnent les coups pis font les stratégies.  En fait, moi, je suis plus le champ de bataille.  Le combat se fait dans mon corps entre le monstre pis les médicaments.

Je ne suis pas sorti, pour aller dehors, depuis un bout de temps.  Je vais dehors des fois, mais j’y vais pas en marchant.  Quelqu’un pousse ma chaise pour moi.  C’est gentil parce que je suis fatigué. 

Le monstre est sensé aller moins bien.  Je ne sais pas.  Je sais que moi je vais moins bien par exemple.  Je pense que c’est une preuve que le traitement fonctionne.  J’espère juste que le monstre va moins bien que moi.  Les feuilles tombent lentement des arbres cette année.

J’ai pensé à ça pis je me dis que mon monstre doit avoir eu du cœur.  Souvent à la fin on réalise des affaires qu’on ne voyait pas avant.  On change notre point de vue en comprenant ce que les autres vivent.  Il  faisait juste rester à l’endroit où il était bien.  Il ne voulait pas partir.  Il ne voulait pas perdre sa maison.  Mais mon monstre a dû comprendre que si j’étais pour mourir, il perdrait sa maison en même temps.  J’avais été sa maison pour un bon bout pis je suppose qu’il ne me voulait pas tant de mal dans le fond.  Peut-être qu’il ne le réalisait pas.  Mais à la fin, il a vu que peu importe, il me perdrait.  La différence c’était que je vive ou non.  C’est pour ça qu’il est parti je pense.  C’est gentil.

Tous droits réservés: Jérome Bérubé 2008