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1er prix au Concours national de la plus grande menterie

20 Oct

Le 7 oct dernier, j’ai eu la chance d’être couronné le 13e maitre menteur au Festival de conte des Trois-Pistoles, Le rendez-vous des grandes gueules.

Si vous suivez mes nouvelles, vous devez déjà être familier avec le concept de concours de menterie, mais pour les non-initié voici une description en quelques mots.

Qu’est-ce que c’est un concours de menterie?

Un concours de menterie est un concours de conte.  Chaque participant prépare à l’avance une histoire créé de toute pièce, inspiré de faits réel ou faisant parti du répertoire traditionnel.  Les contes doivent être livrés à la première personne, donc avoir été « vécus » par le conteur et ne pas dépasser 7 minutes.  Un jury décide des gagnants.  C’est pas mal ça.

Selon Maurice Vaney, directeur artistique du Festival, cette édition ci du concours as été la meilleure de toute l’histoire du RVGG.  Et je suis d’accord, la compétition à été de haut calibre.  Tout les conteurs ont livrés d’excellents contes; des histoires touchantes et drôles, des contes inédits, adaptés, transformés ou totalement véridique, mais toujours dans un standard de qualité et une générosité envers le public.  Je tiens d’ailleurs à souligner la prestation de Dominique Lapointe, ami et Président du RCQ, qui lui a permis de rafler la seconde place.

Merci mille fois à l’organisation du Festival de Trois-Pistoles pour leur magnifique édition 2012 et leur implication envers le milieu.  On se reverra l’an prochain j’espère.

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Prix à la Création en région du CALQ

19 Oct

Grand honneur, j’ai reçus le 25 septembre dernier le Prix à la création en région pour la Côte Nord en 2012.

Admettons que ça as été une cérémonie forte en émotions: Le temps venu de monter sur la scène, un chat est venu se coincé directement dans ma gorge, me rendant incapable de parler de façons audible pour ce qui as paru être les deux première minutes (Voyez vous, je suis allergique aux chats).  Ne pas pouvoir parler pour un conteur est quand même une expérience assez particulière, mais parfois quand les mots deviennent moins forts que les émotions, il faut laisser ces dernière s’exprimer (Avec leur lot de voix cassé de larmes. (Ça as été une bien belle cérémonie.)).

Pour être honnête, je ne pensais pas recevoir ce prix.  Oui, j’ai bien déposé moi même ma candidature, mais vu la jeunesse de ma carrière, je ne voyais là que l’opportunité de faire voir mon nom et de permettre à une autre personne de gagné le prix (un nombre minimal de candidature étant requis pour que celui-ci soit décerné.).  Mais il faut croire que je fais quelque chose de bien avec mes contes.  Donc merci aux membre du jury, qui que vous soyez.
Aussi, concrètement, cet honneur est venu avec un montant de  5000$.  Montant qui, je l’annonce tout de suite, sera investi dans la réalisation de mon second spectacle solo: Mort: Contes de souvenirs et d’oubli.  La première phase d’investissement, si on peux dire, sera un voyage de trois semaines à Berlin afin de réalisé la création et l’écriture de ces contes.  Je vous en donnerai des nouvelles.

Pour lire le communiqué du CALQ et voir toutes les belles choses qu’ils ont a dire sur moi, vous n’avez a suivre ce lien: LIEN VERS LES BELLES CHOSES DITES PAR LE CALQ À PROPOS DE MA CARRIÈRE

Le monstre dans la tête

24 Mai

Voici l’intégral du texte qui a gagné la catégorie auteur professionnel du « Concours d’écriture de contes et légendes » de la « Fondation Chénier-Sauvé » de St-Eustaches en 2011.

Le monstre dans la tête

J’ai un monstre dans la tête.  Un monstre noir rayé blanc. Ils l’ont vu tantôt. 

Depuis une couple de semaines, j’avais mal dans la tête. J’avais pas mal avant.  Mal, comme si quelque chose poussait pis tirait pour se faire une place.  Comme si quelque chose était entré.

Il doit être entré durant mon sommeil.  Parce que je ne l’ai pas vu entrer.  J’étais endormi parce que sinon je l’aurais vu, c’est sûr.  Parce qu’il est visible si on a les outils pour le voir.  Mais moi,  je ne le vois pas.  Je fais juste le sentir.

Ils m’ont mis dans un tube pour voir si j’avais bel et bien mal.  Parce que j’aurais pu ne pas avoir réellement mal.  J’aurais pu avoir juste mal un peu pis avoir pensé avoir mal beaucoup.  Ou j’aurais pu m’être imaginé avoir mal.  Mais ils l’ont vu, donc j’ai le droit de me faire guérir.

Ils m’ont donné des médicaments pour essayer que le monstre aille moins bien.  Souvent on pense que les médicaments c’est pour qu’on aille mieux.  Mais en fait c’est pas pour ça.  Les médicaments c’est du poison pour les monstres.  C’est parce que eux autres vont moins bien qu’on se sent mieux.  C’est une conséquence.

J’ai encore mal à la tête.  Le monstre résiste.  Il prend de plus en plus de place.  Mais je comprends.  Je suppose qu’il veut vivre dans sa maison.  En paix.  Mais, sa maison, c’est ma tête.  Pis même si je comprends, je ne veux pas le garder. J’ai beau comprendre, mon opinion reste contraire à la sienne.

J’aimerais être guéri mais j’ai encore mal à la tête.  Ça fait comme un petit point de douleur sur le côté.  Gros comme une clémentine.  Je ne crois pas que le monstre soit une clémentine par exemple.  Les agrumes sont bons pour la santé.  Mon point lui fait juste faire mal.

Ils m’ont donné d’autres médicaments, mais cette fois là c’est pas pour que le monstre aille moins bien.  C’est pour que je ne le sente plus.  Comme quand on enlève le son sur la télévision.  L’émission est toujours là mais on ne l’entend plus.  C’est la même chose pour mon monstre.  Il ne va pas moins bien, il est toujours là, mais je ne l’entends plus.  Ça ne me guérit pas mais au moins c’est reposant.

Ils ont essayé un nouveau truc pour faire sortir le monstre, sauf que ça me rend malade.  Normalement le monstre aussi devrait aller mal.  Mais là je pense que je vais moins bien que lui.  Parce que je le sens toujours aussi fort, mais moi je suis plus faible.  Pis je dois combattre en étant faible.  Comme un boxeur dans un match avancé.  Combattre c’est un drôle de mot.  Parce que je n’ai pas d’épée ni rien.  Je ne donne pas de coup pis je ne prévois pas de stratégie.  Je suis les traitements pis c’est tout.  Les docteurs donnent les coups pis font les stratégies.  En fait, moi, je suis plus le champ de bataille.  Le combat se fait dans mon corps entre le monstre pis les médicaments.

Je ne suis pas sorti, pour aller dehors, depuis un bout de temps.  Je vais dehors des fois, mais j’y vais pas en marchant.  Quelqu’un pousse ma chaise pour moi.  C’est gentil parce que je suis fatigué. 

Le monstre est sensé aller moins bien.  Je ne sais pas.  Je sais que moi je vais moins bien par exemple.  Je pense que c’est une preuve que le traitement fonctionne.  J’espère juste que le monstre va moins bien que moi.  Les feuilles tombent lentement des arbres cette année.

J’ai pensé à ça pis je me dis que mon monstre doit avoir eu du cœur.  Souvent à la fin on réalise des affaires qu’on ne voyait pas avant.  On change notre point de vue en comprenant ce que les autres vivent.  Il  faisait juste rester à l’endroit où il était bien.  Il ne voulait pas partir.  Il ne voulait pas perdre sa maison.  Mais mon monstre a dû comprendre que si j’étais pour mourir, il perdrait sa maison en même temps.  J’avais été sa maison pour un bon bout pis je suppose qu’il ne me voulait pas tant de mal dans le fond.  Peut-être qu’il ne le réalisait pas.  Mais à la fin, il a vu que peu importe, il me perdrait.  La différence c’était que je vive ou non.  C’est pour ça qu’il est parti je pense.  C’est gentil.

Tous droits réservés: Jérome Bérubé 2008